Ajouté le 11 nov. 2016
Peintre totalement, coloriste assurément,
mais depuis plus de cinquante ans, j'aime noircir les cahiers de ces dessins rapides; un bonheur !
Quelques dessins de ce début novembre 2016
Muriel CAYET
Ajouté le 7 nov. 2016
Des mots qui voyagent de toutes leurs couleurs
Ajouté le 7 nov. 2016
Diffuser des mots, des écrits, de la couleur, du rêve, de la poésie... et la peinture !
Ajouté le 3 nov. 2016
LE JOUR EST PRESENT
Où trouver la meilleure cachette en ces lignes ?
Pour oser dire que le monde est bon, que nous sommes tous liés.
Du flux du cap, à la mardelle à la croix, au muret qui souligne,
En latin de chiffres ou en langue de métiers.
Partir de la vie, un matin de soleil sous le cristal,
D’un ciel d’où l’on voit le bon côté des choses,
Laisser sur l’échiquier les adages, les feuilles, les timbales,
Et prendre la rue qui tourne, bâtisseuse de la dernière osmose.
Le travail consiste à poser les mots, limitrophes,
En une mosaïque imprimée, immobile, une pièce unique,
Trouver la lumière de la première à la dernière strophe,
Et sur l’embarcadère, signer joyeux d’un astérisque.
La meilleure cachette existe en nous, échos de partout,
Fenêtres sur la vie, sur l’éternité, sur ici,
On y trouve des diamants, des curiosités à cent sous,
L’art, c’est la réponse, c’est le sésame, sans encyclopédie.
***
VOYAGE EN TEMPS SEREIN
Pourquoi ne pas partir de ce ruisseau, de cette eau fraîche
Prendre la Rue de l’Image et s’arrêter au fronton,
Séjourner à l’ Hôtel des Parfums, graver à la pointe sèche,
Son amour de la vie, sa station immobile, au ponton.
Contempler le temps qui passe, le vrai, le serein, comme une cérémonie,
Claire comme le faisceau du phare dans la nuit,
Au loin, le bout du monde peint l’azur en bleu,
Se perdre Rue de Seine, voir scintiller la ville, un camaïeu.
Composer un voyage d’agrément sous un soleil nocturne,
Savourer le nectar nouveau, la perle des vieilles lunes,
Son nom brille comme la lanterne de la lagune,
La ville à portée de voix, antique conférence de fortune.
***
BAUME DE PLUIE
La pluie aime discuter avec les vagues,
Elle y trouve des idées, la source de son présent,
Elle lui chuchote ses idéaux de croisière, lui raconte des blagues,
Surtout hors-saison, quand le panorama s’estompe, médusant.
La pluie aime du ciel sa lumière blanche,
Celle qui inonde le cap et irradie les forêts,
Des lacs, des étangs, elle parle à travers les branches,
Et bâtit une architecture de gouttes longues, des galets.
La pluie savoure le calme, pose des onguents, des baumes de gala,
Elle joue l’instant au milieu des tournesols,
Accompagne les hirondelles, de la Rue des Carmes au grand acacia,
Et s’évanouit dans l’esprit du temps, quand le soleil monte du sol.
***
BOUSSOLE
Un bijou en forme de boussole, pour aller d’un point à un autre,
Si on passe par le point de départ, on sait toujours se repérer,
On tire au sort la lettre de son choix, une feuille de route, surtout la nôtre,
Pour contourner l’arbre en fleurs, puis de la côte, prendre le sentier.
Au bord de la falaise, surtout s’il pleut,
Faire une prière à la multitude, l’âme en costume,
Garder à la main son panier de sable bleu,
Et lever le nez vers les nuages, un dialogue à la brume.
Faire la courte échelle pour atteindre la lune,
Dorant les épis célestes d’une villa en vermeil,
Souhaiter la protection des affluents, des lagunes,
Dompter la nuit en une nef médiévale et trouver le sommeil.
Un séjour prestigieux en cet être-là, quartier de l’Espérance,
Un voyage à Rome, ou à l’époque médiévale,
Rencontrer un linguiste, un luthier, un agent de la science,
Choisir d’écrire en lettres grecques, le jour de la fête immémoriale.
***
L’ECRIVAIN D’ARGILE
La place du marché joue le chant de l’alouette
Portant un rameau de croyances, brillant et doré,
C’est le printemps, elle songe à une pause, jouer des sornettes,
Elle est reconnaissante de ne pas être née avec des plumes bleues.
Celles que l’écrivain, dans son décor de murs peints,
Trouvera sur son lit, les yeux rêvant au cadran,
L’afflux d’élixir emplissant sa tête, brûlant ses mains,
L’été est là, la lumière est magnifique, bienheureux son talent.
Le plus beau livre de sa vie, il l’exposera dans la maison de bois,
Les mémoires du canal rendront son temps poétique
Au carrefour de ses jours, contre les lilas, le souvenir en croix,
Il s’épanouira à regarder ses rêves capturés, amnésique.
En toute saison, jusqu’à la fin, il apostrophera demain,
Il regardera d’où il vient, du sud vers l’ouest parisien,
L’horloge du marché aux fleurs sonnera en vain
L’argile dont il est fait rencontrera son destin.
***
LA PIERRE ANGULAIRE
Libre comme la statue gourmande du onzième
Fière de sa conquête boréale, de son épanouissement,
Au coin des toits, ménagère, animal totem,
Elle se voile les yeux de rosée, craint l’éblouissement.
Elle se vit au coin du feu, en reflet dansant dans les ombres,
Au loin, une plaine de passage, paisible,
Au-dessus, un quotidien de nuages blancs, en nombre,
Longtemps après viendra le repos, invisible.
Des pulsations sages auprès du seuil chaud
La perle rare écoute les bruits du village
Au même endroit souffle la plénitude de là-haut,
Elle rêve de frontière, de pôle, de mirage.
Mais la pierre angulaire ne voyage pas,
Elle tisse des liens forts, inamovibles,
Se pense colombe ou colombine, en robe d’apparat,
Ancrée à l’édifice, dôme au langage intraduisible.
***
Muriel Cayet - Novembre 2016
Quelques enveloppes peintes pour faire voyager les mots...
Ajouté le 2 nov. 2016
QUESTIONS DE VIE
C’est à la vie qu’on a affaire
Dans cette escapade authentique, compagnons de la réalité,
Quelle heure est-il ? demande le commanditaire
Il oublie la question et plonge dans un vase, un bouquet.
Avant de partir, de nous raccompagner,
Il scrute le réverbère au pied de l’église,
Près de la maison aux glycines, comment expliquer ?
Il refuse la réponse, tournant la chemise.
Comment expliquer qu’on se perde dans l’escalier de marbre ?
Au pied de l’horloge en ferronnerie, ou sur le seuil de la porte bleue ?
Appartient-on à la vie, comme les racines aux arbres ?
Il nie la question, arrive ce qui doit avoir lieu.
De la fenêtre à carreaux gris, on voit la neige tomber
La course dans les blés d’or est vieille de cent ans
A-t-on le choix ? On n’y peut rien changer ?
Il élude la question et sanctifie le présent.
Voilà le fond de l’histoire, gardiens de tous les bonheurs,
Le mystère à vivre naît-il dans l’oratoire ?
Une pierre levée pour prendre de la hauteur,
Il retourne la réponse, et nous laisse écrire l’histoire.
Muriel CAYET - Novembre 2016
Et pour obtenir quelques réponses, rien de mieux qu'un voyage dans le temps !
Ajouté le 1 nov. 2016
31/10/2016
Poèmes
LA TERRE DE SARNIA
L’âme humaine responsable choisit toujours sa bague,
L’attention dans sa désinvolture lui fait front
Au petit matin, l’air est toujours vif sous les vagues,
Cette poésie atypique nait de ce château en partition.
La rivière fête son anniversaire, terre est sienne,
Elle exprime dans une pluie d’étoiles son cours révélateur,
L’astre est jubilatoire sur les nuages, fi des pluies diluviennes,
Restituer une vérité toponyme en relief intérieur.
A l’abri des tempêtes, on pense de l’intérieur,
Toute latitude en cadeau cependant, un trait d’union,
Laissant parler son cœur, on ne peut se tromper,
Embruns justifiant la halte sous le rouge cabanon.
C’est le nuage du temps qui couvre la terre de Sarnia,
La limite de la zone d’ombre s’arrête au coin du sable,
Le sens réel de son heureux tempérament, un vague incarnat
A l’écart, un peu loin de tout souvenir qui accable.
Un été, vite emporté, latent, éternel.
***
LA PURE EXPRESSION DE L’AVENTURE
La pure expression de l’aventure
Est-ce partir d’un jeu de couleurs ?
Est-ce naviguer comme l’oiseau voyageur ?
Seule la rue de l’horloge ouvre toutes les serrures.
La pure expression de l’aventure
Est-ce séjourner au bleu de l’atoll ?
Est-ce baigner dans les herbes folles ?
L’échelle rose ne souffre d’aucune armature.
La pure expression de l’aventure
Est-ce prendre une forêt de mâts pour horizon ?
Est-ce connaître les ponts d’observation ?
Le bijou du chemin n’impose aucune imposture.
La pure expression de l’aventure
Ce n’est pas ouvrir le cœur des boussoles
Ce n’est pas considérer la puissance des auréoles.
L’antique trianon offre toues les villégiatures.
***
L’EXPLORATION POETIQUE
Entrer en poésie
C’est un cadeau de l’étoile polaire
Un trésor d’intentions de la galaxie
Une navigation en invention temporaire.
Entrer en poésie
C’est un bateau de corsaire, une voile sur le pont
La conception champêtre de toute académie
Le vent portant du Sud sous les ballons.
Entrer en poésie
C’est voguer sur des diamants
Trouver le pôle en toute flânerie
Sobre chemin de l’éxplorateur estivant.
***
ENFANCES
Une lampe à suspendre les bougies
Une rose à la goutte endormie
Une bobine, un serpentin, un anneau de féérie
Les cartes et les dés de l’enfance en survie.
Un papillon, un poisson des ailes sans âge
Des nageoires à la maison, un bosquet dans les nuages
Le tableau souple dialogue avec les sages.
Une barquette sur le ruisseau de sable
Un dîner à la fenêtre, vue sur l’érable
L’automne a mis son costume de vénérable
Un chapeau de miracles sur le ciel véritable.
***
LE MARIN POETE
Jouer avec toutes choses au fil de l’eau
Voir de l’œil magique sous grand vent
Accepter les bienfaits du firmament
Connaître par cœur le langage des bateaux.
Rappeler à la belle mémoire, une heure d’été
Prédire le crépuscule à travers la campagne
Couvrir les méditations d’un équipage de pagnes
Ancrer dans le port toute ombrée chahutée.
Sourire dans le jardin haut dans le ciel
Traduire l’enchantement de la légende dorée
Créer c’est une volonté, une force, une quête zélée
Pour chanter la vie du théâtre de l’oriel.
***
LE ROUGE ANDRINOPLE
Le rouge andrinople sur le tissu écossais
La colombe au salon sous les soirs d’orage
Une tapisserie feutrée, un cachemire imparfait
Le costume du magasinier a traversé tous les âges.
La fibre est régulière comme un mouchoir de batiste
Le matin au soleil joue le temps de sa broderie
La fougère calibrée en pochoir de la vie
Fractale vestimentaire de l’argentier chimiste.
Une chose de beauté pour toute joie éternelle
La nuance la plus tendre en majesté
Le sceptre sur le champ des serments listés
La lune noire tire sa révérence maternelle.
***
LE ROMAN DU TEMPS PRESENT
Le temps présent sait jouer grand jeu,
A la bonne date, les premiers feuillets écrivent le roman
Célébrant le rêve en vélin crème, bienheureux,
L’expérience intérieure gravée dans la pierre, probablement.
Le don d’amour du libraire à son auteur,
Une valeur infinie, l’ami zélé du langage,
L’archéologie minimale de son état intérieur,
Les ombres dominantes au cœur léger, un mirage.
Un autre sens signé à la plume d’une tête dorée,
Tout au long de l’ouvrage tapissé de sagesse,
Réservé à l’auteur, une métaphore de la vie, une goutte de rosée,
Assez pour entendre dans tout mot, l’or et son adresse.
A ce soir, au couchant de l’instant, disent les lignes
A l’école du présent, on apprend son époque,
L’esprit probable, explorateur, sait faire signe,
Fac -similé, l’air ébahissant, errant en soliloque.
***
SOLEIL
Le soleil se fit plus haut, étrillé des temps anciens
Sur le sentier de bois, les hêtres, solides terriens
Ce n’était pas un rêve, en cette lune de félicité,
Le chemin de silence vint à sa rencontre, en affinité.
Le vent des âmes ne se vit pas dans la volonté de s’épanouir,
Calme en conscience, il eut l’art de dire,
La maison du rivage les accueillit en juillet
En fille avisée, elle sut écouter la lumière du passé.
***
AU COIN DE LA RUE
Une lampe en rond au coin de la rue,
Echelle en croix, étoiles en danse, colonnes en chahut,
Etamine en serpentine, anneau en dialogue noir,
Au globe de dentelle, elle préfère le miroir.
Le bateau du corsaire en vagues de drapeaux violets,
Roseaux en marge à la frontière du palais,
L’ombre des palmes en fanions damassés
La serrure de la malle à jamais verrouillée.
La carte navigante au bosquet de la maison
La cheminée rouge en costume de maçon,
Le pré vert en jonquille, en nénuphars à la rose
Danse des étoiles sur le compartiment des osmoses.
Le collier de l’arbre trace la procession
Un repas de marguerites au dîner de l’union.
Muriel Cayet
Poésie au Présent
Novembre 2016
Ajouté le 26 oct. 2016
Alchimie
Expliquer une épreuve de vérité
C’est comme décider de fermer les jalousies
Pour que des sciences tous les secrets
Puissent s’opposer à l’ennui.
Exposer ses recherches au soleil
C’est comme vouloir interdire la réponse
Pour que les ondes dans leur sommeil
Rêvent d’or, en grammes, en onces.
Informer la lune de sa révolution
C’est comme vouloir avilir le grandiose
Pour que les atomes, les ions, les protons,
Cessent de jouer à l’enchanteur qui ose.
***
Nuit de noces
Un sourire dans un éventail de larmes
De celui qui suspend les dangers
Quand silencieux, fondant en son âme
Comme la lave dans la mer Egée.
Un visage nu maquillé de satin
Pour émerveiller le jeune ahuri
Une nuit volcanique étouffée du matin
Traces jalouses sur les chastes broderies.
Un regard à étonner les amours vaincues
De celui qui éloigne les regrets
La jeune femme a tué l’ingénue
Mais grince entre ses dents qu’il n’aura pas sa liberté.
***
La transparence de la brume vint interroger l’homme
Placide comme le charretier aux guides sensibles
Pour lui demander quoi ?
Un reflet sur une soie imaginée du matin.
Au pied de l’observatoire questionnant le ciel.
Qui lui répondit quoi ?
Seul le silence des nuits fera naître l’espoir d’une réponse.
***
Le poète n’utilise jamais une encre déserte
Elle souffle toujours un vent habité
De la folle passion qui tue la bluette
Sous le désir pourpre d’une nuit d’été.
Les songes chuchotés au pied de la fontaine
Sous les ramures du cèdre centenaire
Trop larges pour le décor, pour la mise en scène,
La toile de fond chahutant l’atmosphère.
Les murmures du roi et de son fils languissant
Au destin lié à un crâne, à une sphère
Sur les bords de l’Avon, sur le fleuve glissant
Gravent le sceau de leur argile amère.
***
La surface historiée
Bleue comme une crique miniature
Droite comme un phare à la fenêtre
Douce comme des grillons en costume d’alpaga.
L’oiseau vogue dans la transparence du cristal de la plage
L’esthétique des grands pavois
A l’exposition des voiles de lin
A la barre aux coutures d’ajoncs
Au coussin d’hiver en mousseline
L’oiseau vole sur les tableaux de galets.
La folie vague des couleurs
Le style des confusions aux illusions,
De la galerie des coquelicots en caraco
L’oiseau voit naître de son nid des tissages de quartz.
***
A l’abri du monde
Cela arrive toujours à l’abri du monde
Quand les vitraux des églises
Et les ombres des hauts rochers
Annoncent dans un figuré de réalité
Que les temps sont venus
Pour les druides des archipels
D’orner de dimanches les couleurs de la ville.
***
Midi en avril
Midi règne sur la mer
Avril naît d’un sillage d’écume
La frontière italienne se rapproche
Dans un nuage de sable sur la Riviera.
Un rayonnement aveugle l’horizon
Une illumination comme le faisceau d’un réverbère
C’est un jour très calme
Sous le riche parfum du destin et du temps.
***
Les mots ne volent pas dans l’air immobile
Ni ne voguent au rythme salé des vagues
Ni n’ornent de soleil les lustres des châteaux
Pas même les plus jolis du monde.
Les mots ne parlent pas aux paysages familiers
Ni ne coulent le long des torrents
Ni ne tombent dans les abîmes sans fond
Pas même les plus profonds du monde.
Les mots ne pâlissent pas la nuit
Ni les épais brouillards des falaises incertaines
Ni sous les éventails des étés à l’Escurial
Pas même les plus mystérieux du monde.
Les mots ne tombent pas verticaux
Ni sous les cascades, ni par-dessus les océans
Ni des clochers, ni des ponts, ni des hôtels
Pas même pour se taire.
***
Des grains bleus roulés par les vagues
Des forêts de mâts, des tissages de haubans
Un rayonnement de flots calmes
Règnent immobiles en matinée.
Où est le poète ?
Demandent les fleurs silencieuses.
Il récompense la vie
Répondent en chœur Harmonie et Fantaisie.
Peut-il se jouer de toutes choses ?
Au fil de l’eau, sous le grand vent
L’œil magique n’y voit que merveilles
Et se régale de bienfaits.
La mer est belle vue du rivage…
***
La mémoire a ses jardins
Des îles, un horizon, des soirs bleutés
Au jour tombé, elle se replie, elle se couche
Sur les rivages d’un oubli programmé.
Et d’autres soirs
Cherchent la clé d’un sommeil sans lune
Regardent dans les yeux le gel face au soleil
Creusent le silence sur les terres polies.
Des quatre coins de la Terre
Les vents passent sur les abris
Courent les rues, les campagnes, les demeures
Quand tombent les étoiles de la nuit.
***
Ah ! La belle mémoire
Qui résonne à l’heure proche du crépuscule
A travers les campagnes
D’une lointaine méditation
Un équipage de chuchotements.
Ah ! Quand le jour se lève tard
Quand ancré dans le port
Sur le bon sable, à l’ombre des voiles
L’apparence du soleil
La force étoilée de la nuit.
Ah ! L’enchantement des sentiers de la mer
Tradition en Cornouailles, les contes mystérieux
Une façon de faire venir le vent
Une légende dorée.
La mythologie des gens des côtes.
***
Au pays des chemins sur la mer
La tradition est celle de l’enchantement
Faire fi de l’apparence du soleil
Pour les gens des côtes,
La nuance est capitale.
Le zéphyr et ses légendes dorées
Ne soufflent pas en pays de Cornouailles
Mais ils savent comme personne
Faire venir le vent.
En dehors des mers
Et des histoires de vent debout
Sous la face étoilée de la nuit
La vie est ce conte venu tout droit de la mythologie.
***
Comment s’entendre sous les gouttes
D’un concert, des embardées, des courants, des marées, de sons d’or.
Savoir que l’harmonie joue sa vie sur tapis rouge ou vert
Quand face au violon cherche à s’imposer le cor.
Sonne, résonner ou mugir, frapper, vrombir, ou pleurer.
Les cordes blanches, les cuivres noirs se moquant des marteaux
Guerre fratricide d’outils sonores ensorcelés.
***
Proche de tout pour se rapprocher de soi
Intemporelle proximité des lieux
Survivance des pierres
La vie est un vagabondage disponible, une promenade éperdue, des souvenirs survivants,
D’histoire accessible.
Partout chez soi, amusée et proche de la vie, de sa proximité.
***
Le rivage pour toute barque
Le sable bleu pour accueillir la lumière
Un repos avis assis sur la plage
Le spectacle d’un voyage
Libre comme le verbe du renouveau.
***
Chanson de la lumière
Il n’y a pas de meilleure lumière
Que les grains d’or roulés par les flots
Illuminant en sourdine, les fleurs silencieuses.
Il n’y a pas de meilleure lumière
Comme une récompense de la vie
Que l’argent des haubans dans leur forêt de mâts.
Il n’y a pas de meilleure lumière
Que cette riante matinée
Vagabondant la fantaisie.
Il n’y a pas de meilleure lumière
Que le couchant de la rive
Emerveillant les ruisselets.
Il n’y a pas de meilleure lumière
Grains d’or, haubans, matin riant et horizon du couchant.
En une puissante harmonie sans hier.
***
Un après-midi au début d’août
L’élan était donné, nul doute
Dans l’édifice circulaire, scène rêvée
Bonheur du jour, panorama tamisé.
Les feux de la rampe en totems de ciel
De belles fleurs roses, une galerie exceptionnelle
Un décor de ville absente, danoise on dirait
Un théâtre d’observatoire, définition de son palais.
Un après-midi au début d’août
Sous le globe, on donnait Hamlet, no doubt
En arrière-plan les images aquatiques
Le rêve n’est bon que s’il est emblématique.
***
Une fois la question lancée
Dans un mouvement d’automate cadencé
Elle ose ses appels au vent
Le nez au ciel sous les étoiles, tombant.
Le froissement de l’eau dans le courant d’air
Une tension extrême sous les vagues cavalières
Oubliée l’odeur des salles de jeux, de Deauville, les rues
Grader des fêtes foraines, un simple souvenir diffus.
Une fois la question lancée
A quoi bon pourquoi faire ? Où aller ?
Elle prit la route du vieux marché
Celui des temps calmes et des souvenirs dorés.
La même demeure, l’écurie, le moulin multicolore
Elle choisit cet ici, désormais, loin des ors
Brest et son arsenal le Faou et sa citronnelle
Pour jouer le seul rôle magique : la vie d’elle…
***
C’est très gentil de votre part
D’avoir placé l’échelle
Au bord de la falaise, en rempart
Aube levante sur la crête des ailes.
Les tambours menaient un train d’enfer
Sous les vents des confins
La sagesse, silencieuse, des écossais de fer
Gouttes de sang d’or sur l’empreinte des mains.
Le clapotis des vagues comme des fragments d’étoffes
Plaids déchiquetés tambours massacrés
Le criquet écrit le secret de la vie, en voix off
Scène finale sous le grand acacia du pré.
***
Le secret de Tristan
N’est certes pas le plus joli du monde
Il se cache sous des éventails menaçants
Et dans les confins d’une antique mappemonde.
L’air immobile quand la lumière pâlit
Lui rappelle les lustres du château
Au rythme de chaque vague, petit à petit,
Renvient sonner le drame de la Saint-Bruno.
L’eau tombait verticale, en torrent de la caverne
Au loin, les clochers de Saint Genestre
L’hôtel de l’Escurial, des falaises incertaines
C’est ici que je dois être.
Le secret de Tristian
Est terré dans ses paysages familiers
Par-dessus un océan si calme, demain ou dans dix ans.
Il le jettera avec lui, dans les flots, à tout jamais.
***
Jours d’Ouessant sous le patronage de la Duchesse Anne,
Rochers en rubans, saisons en meublés
Porcelaine de brume, écheveaux diaphanes
Le Menez-Hom comme phare de nos jeunes années.
Un chaviré de matériaux composites dans les vagues
Arles en matinées, le Finistère, l’été
Un métier à tisser, l’alpaga ou les vagues
Géographie d’intérieurs, canevas de décor mouillé.
La distraction des années folles, un échantillon frivole et suranné,
Le moelleux des revues, leur confort cramoisi,
L’arrière-pays en chemin léger, ou en flanelle assaisonnée,
Dans le tourbillon incessant de la vie.
Muriel Cayet - Poésie Au Présent - Automne 2016
Ajouté le 26 oct. 2016
Des maisons pleines de recoins
Celui tranquille de l’être
L’autre plus sourd du devenir
Soi-même
Et là-bas, tapi, dans un angle mort
Celui perdu de la désinvolture.
Des maisons pleines de recoins
Qui soutiennent à force de cocons
Qui s’ouvrent sur l’enfance
Un horizon
Qui dissimulent le secret du non-dire
Qui cachent dans les armoires quelques doux souvenirs.
Des maisons pleines de recoins
La poussière accumulée, en chemin
Souffle sur le temps un éole endormi
Qui recouvre d’un drap des amours, les confidences.
Des maisons pleines de recoins
Des escaliers aux étages menant,
Maintenant
L’ascension de ceux qui savent,
Le possible
Des fenêtres qui laissent entrer le temps
Sans mobile.
Des maisons pleines de recoins,
Demandez la préface
Préférez l’épilogue
Des fondations aux frondaisons
La tête en avant
Pendant un long moment
Se penchent, invitent, oscillent.
Qu’il est grand ce passage
Qu’elle est longue cette rue
Qui abritent en tous points
Ces maisons pleines de recoins.
***
Encore une fois, elle avait raison
Les faits sont riches de sens, une oraison
Son intérêt pour l’autre dans le froid de leurs yeux
Laissaient débiteurs, les méchants, les envieux.
Elle avait eu raison une fois de plus,
Quand faisant crédit sans calcul, sans malice
Ils ouvraient grand leur bouche pour assouvir, leur malus,
Avant de couleur triste sort, sombre chute, le calice.
Elle avait toujours raison, c’était l’ancienne
Les ongles rognés par le travail, les années
Parfois souriante, toujours aimant, l’Emilienne,
Elle avait renoncé, jadis, à Jules, curieux fiancé.
Encore cette fois, elle avait eu raison
Quand l’autre Jean, le mauvais, le bucheron
A la chemise et à l’âme, pleines de taches, elle avait su dire non
Quand jouant l’aimé, il n’en voulait qu’à son giron.
***
Jamais je ne m’habituerai au printemps
Poussée des lys, ondées germinées
Terre pigmentée sous les rouges et les violets
Vanité de la nature croissant sous le vent.
Et tous ces verts peuplant jardins
Coteaux, sureaux, serments, sarments,
Et toutes ces fleurs en cascades sans tourments
Et dire que tout disparaîtra sans ma main.
Jamais je ne m’habituerai au printemps
Ca tombe bien ! Y ‘a plus de saisons !
Vivre un temps, sans escale, sans moissons,
Pour les primaveraphobes, quel repos, quel soulagement !
***
CA
Ca a débuté comme ça.
Carnaval de grimaces vénitiennes
Carcan de traditions stoïciennes
Camarades de délices italiennes.
Ca s’est poursuivi comme ça
Carambolage napolitain klaxon en main
Caravane détachée parquée au matin
Cardamome odorante pour un nez aquilin.
Ca a continué comme ça
Carmélite enfermée visitée, ma vieille tante
Caramel antédiluvien échangé, complice de Dante
Cancans not french ma que al dente !
Ca a commencé à m’agacer comme ça
Ca suffisait le tour des ancêtres
Carmine m’avait pris pour une sotte
Cartes routières oubliées sur la porte.
Ca s’est terminé comme ça
Catastrophique et joyeusement coloré
Car attrapé au vol séminaire d’aïeux
Ca chantait fort ! Sicile, je te fais mes adieux !
***
Un mot pour vous apprendre
Que le temps du silence a cessé de dormir
Et que le ciel a quelque chose à nous dire.
Un mot simple pour vous dire
Qu’il n’est plus temps de dormir
Et que le ciel s’en voudra de se retenir.
Un mot doux pour vous conquérir
Tendre cliché du ciel aux souvenirs
Sûr que demain, le cœur va en rire.
Un mot silencieux s’il vous plaît
Qu’il cancane sans bruit comme les oies du marais
Alors que le ciel sur nos têtes tombait.
Un mot judicieux exilé du lexique
Qu’il choisisse la bouche qui en sera le cirque
Havre nocturne sage comme une crique
Un mot crucial pour vous soutenir
Quand les jambes vacillent comme l’empire
Croire est un acte pour se le dire.
***
LES MURS
Derrière le mur de brume
S’estompait le jour glissant
Mystère né de la nuit.
Derrière le mur de silence
S’exclamaient les mots vrillés
Hurlement muet des registres.
Derrière le mur de givre
S’offrait luisante la mare
Patinage des grives gelées.
Derrière le mur des paroles
S’étend l’entendement tendrement
Susurrées, chuchotées, singulier chuintement.
Derrière le mur du soir
Sobre sursit avant l’oubli
Rêves à la nuit assujettis.
Derrière le mur de pluie
Perles solaires sous le joug des nuages
Gronde l’onde poinçonnée de gris.
Derrière le mur de l’être
Alignement allongé de pierres nues
Vides de vie, atomes inhabités.
***
Les gens de la rue
Lepic ou Jacob
Regards silencieux
Entroupés monotones
Déambulation, station, soumission
Caracolent en wagons sous le carbone.
Les gens de la rue
D’Issy ou d’Ivry
Impers en bannière
Cœur laissé en Bavière
Conspiration, machination, trituration
Cheminent en circuit fermé sur le bitume.
Les gens de la rue
De Seine ou de la Reine
Comprimés en mains
Compressés en trains
Manifestation, dépression, usurpation
Changent à Saint-Michel ou terminent à Glacière.
Les gens de la rue
Rivoli, Moselle ou Moskova
Mains crispées
Mâchoires serrées
Communication, manutention, attention
Sortent indemnes – ou presque – de leur rude journée.
***
J’aimerais vous décrire les milliers d’odeurs et de sons dont cet endroit est peuplé
Mais simplement, je vais, dans un grand répertoire et rien que pour vous, les noter
Vous pourrez quand je serais de retour de A à Z les retrouver
Et du hurlement de l’albatros au chuintement des wagonnets
Voyager en mots vivants, du clapotis des vagues habillant d’écume leur déferlement
Ressentir, entendre, composer le chemin en senteurs et balbutiements
Déambuler sous la voûte de silence pour revenir, émerveillé, au premier cri de l’enfant.
***
Parcourir ce pays de légendes de pierres
Tapissé d’une lande épargnée par les guerres
Peut être tranquille, suranné ou terrible
Quand le souffle du vent rend toute peur crédible.
Arpenter les caps à l’ouest de leur mémoire
Et dans le soleil plonger corps et âme dans le miroir
De la baie statufiant les épaves oubliées
Quand le souffle du vent s’emploie à la créer.
S’offrir un temps sans plus jamais ni toujours
Brassées d’ajoncs, de genêts et personne alentour
Pourquoi ne pas choisir de vivre ici dès maintenant
Quand le souffle du vent vous retient en chantant.
Demain se lèvera le jour nouveau sur la façade à glycine
Et les sonates des oiseaux dans l’air prendront racine
En ce pays vague de légendes amères
Quand le souffle du vent se brisera sur la pierre.
***
Il y a des moments dans les relations entre les hommes où le ton se gausse, se hausse, où les regards se baissent, se laissent, où le calme s’enfuit jusqu’à s’évanouir. Alors, la tempête couve, les yeux s’habillent de larmes, le désespoir. Les mains se crispent ou s’agitent ; des étendards. Les paroles se dévergondent ou deviennent muettes, criardes indisciplinées, regrettant leur bravoure inconsciente ; des remords. Ah ! Si nous avions un miroir pour qu’elles se voient ces mimiques ridicules, ces bouches ouvertes outrageusement, ces rictus malsains qui dévorent la bonhomie. Ah ! Si nous pouvions entendre le silence du respect, voir le visage du calme et du circonspect, apercevoir la mise de la tendresse et de la bienveillance. Prenez photo, miroir, écouteurs et respectez cette zone franche, paisible, où l’on passe la frontière de la gentillesse. Evoluez dans ce pays frontière où tout est simple si on le décide.
Il y a des moments dans les relations entre les hommes où tout est juste et ce pays accueillant, eh bien, c’est ici.
***
Un mot pour vous apprendre
Qu’en dehors du temps qui passe
Je ne vois rien à vous dire.
Un mot pour vous apprendre
Que dehors le temps passe
Sans jamais rien me dire.
Un mot pour vous apprendre
Que le temps de dehors passe
Et moi je n’ai rien à lui dire.
Un mot pour comprendre
Qu’en dehors du temps de dehors
Existe le temps de dedans et que lui me dit.
Que j’ai un mot à vous dire
Et que c’est que j’apprends du temps
Et que je comprends de lui.
Un mot pour vous apprendre
Que le temps m’a dit
De vous dire de ne jamais attendre.
Un mot pour vous dire
De toujours apprendre
De tout prendre sans attendre.
Un mot encore pour vous apprendre
Qu’enfin j’ai appris
Du temps qui passe dehors
Et qu’en dedans je lui dis
Vivre c’est apprendre
Apprendre c’est vivre
Juste un mot encore
Pour vous attendre.
***
Après quelques semaines de pluie
Pluie rose du matin des jolis teints
Pluie rouge du soir sous les embruns
Pluie verte inondée des prairies
Pluie bleue sur les vallées d’écume.
Nous avons pris notre parti
De cette pluie
Notre nouvelle patrie.
Au pays de la pluie, la petite et la grande pluie,
J’ai appris le doux, le flou, le cendré, la nuance.
J’ai compris le gris doux, le gris lumière, le gris souri-ant.
Un quotidien de rideaux de gouttes à esquiver
Un fréquent de flaques dorées Un fréquent de flaques argentées
Un océan reçu dru sur les cirés
Des douches à laver la misère.
Après quelques semaines de pluie,
Nous avons cru à un miracle
A l’est dégagé, nous avons vu une ombre
Jaune, encerclant les nuages.
C’était lui qui revenait, oui, le soleil
En équipage de beau temps.
Le regretterions-nous, le temps béni de l’eau ?
Oh ! Pas longtemps.
Chez nous, le soleil est équipé d’une minuterie.
Et en deux heures à peine,
Reviennent tapageuses et joyeuses,
De toujours nouvelles gouttes de pluie.
***
VENUS ICI
Nous sommes venus ici, tout d’abord, pour rencontrer
Celui que l’on connaît, et que l’on pense avoir oublié
Celui que l’on appelle communément son double
Celui devant l’esprit duquel, la peur redouble.
Retrouver le passé de ce qui fut soi
Renaître sous le ciel dans un faux habit neuf
Troué des escapades et des professions de foi
Et pourtant, toujours nu comme un œuf.
Nous sommes venus ici pour rencontrer les souvenirs
De ces heures enfouies, de ces si lointains rires
Retrouvailles célestes en pays bassement celte
Où le temps s’arrête juste pour se voir finir.
Au bout du monde à mi-chemin de la vie
Savoir qu’hier est au passé ce que demain est à l’ennui
Que l’enfant de jadis a péri
Que le règne de l’adulte vit en aujourd’hui.
Nous sommes venus ici pour rencontrer qui ?
Lui, lui, lui et encore Lui,
Tapi, caché, cloîtré, béni, honni,
Lui avec un grand L qui fait peur aux furies.
Nous sommes venus tout d’abord le retrouver
A l’aube de la sérénité, à l’issue de la vanité
Quand le temps serein se conjugue au présent,
Quand on vit enfin pour soi sans jugement.
Que le dernier soit puisqu’il en est ainsi
A la fin, quand le temps aura puni
Le lendemain, privé d’apparaître à nouveau,
Pliant sous le joug des vieux os.
Nous serons venus ici au pays de la terre
Reprendre vie l’espace d’un instant – Temporels
Atomes devenus, séquences chromosomiques, molécules éternelles,
Nous filerons bientôt, joyeux, reconstitués,
Vers une nouvelle ère, vers une nouvelle mère.
***
La légère brume bleue qui recouvre la baie
Eblouit d’une gaze opaque ma vision du marais
Quand mon œil se fixe sur un oiseau, un banc de sable
Aussitôt s’évanouissent l’un et l’autre, impalpables.
Un homme à cheval sur la dune au galop
Puis d’un coup il s’arrête… et disparaît, englouti – Une seconde de trop
Il a compris trop tard que mouvants sont les sables,
De la baie, c’est connu, on a tous appris la fable.
Mais il réapparaît sur la rive,
Beau, brun, bouclé, teint halé ; une esquive
C’est le fantôme de la marée montante
L’époux comblé de Dame Ecume, fée militante.
Les rêves peuvent être joyeux ou imbéciles
Ne jamais les juger nous disent-ils
Quand leur présence nous habite
Au banquet des images, nous invitent.
La légère brume bleue et la baie sont endormies
Avec elles, le souvenir du conte et du cavalier chéri
C’était un rêve, un doux, un joli, un gentil
De ces rêves d’escapade qui font du bien à la vie.
***
Nous progressons à la mesure de cet espoir
Celui du rire, du jovial, du limpide, du sacré,
Celui qui fait place à la douceur des soirs
Et qui fait sortir de leurs écrins, les ors dorés.
Nous progressons à la mesure de cet espoir
Celui du rose, du bleu du clair et du coton
Celui qui orne les palais, du chintz, des miroirs
Et qui fait vibrer les notes pleurant des violons.
Nous progressons à la mesure de cet espoir,
Celui du gai, des pinsons, des merles et des colibris
Celui des mouettes, des goélands, des oiseaux noirs ou gris
Et qui fait valser les idéaux, les philosophies.
Nous progressons à la mesure de cet espoir
Celui de l’art, des feux joyeux, des couleurs chamarrées
Celui des tableaux, des carnets, des peintures, des grimoires
Et qui fait vivre plus fort le souffle sans fin des étés.
Muriel Cayet - Poésie Au Présent ( été 2016)