Ajouté le 1 nov. 2016
31/10/2016
Poèmes
LA TERRE DE SARNIA
L’âme humaine responsable choisit toujours sa bague,
L’attention dans sa désinvolture lui fait front
Au petit matin, l’air est toujours vif sous les vagues,
Cette poésie atypique nait de ce château en partition.
La rivière fête son anniversaire, terre est sienne,
Elle exprime dans une pluie d’étoiles son cours révélateur,
L’astre est jubilatoire sur les nuages, fi des pluies diluviennes,
Restituer une vérité toponyme en relief intérieur.
A l’abri des tempêtes, on pense de l’intérieur,
Toute latitude en cadeau cependant, un trait d’union,
Laissant parler son cœur, on ne peut se tromper,
Embruns justifiant la halte sous le rouge cabanon.
C’est le nuage du temps qui couvre la terre de Sarnia,
La limite de la zone d’ombre s’arrête au coin du sable,
Le sens réel de son heureux tempérament, un vague incarnat
A l’écart, un peu loin de tout souvenir qui accable.
Un été, vite emporté, latent, éternel.
***
LA PURE EXPRESSION DE L’AVENTURE
La pure expression de l’aventure
Est-ce partir d’un jeu de couleurs ?
Est-ce naviguer comme l’oiseau voyageur ?
Seule la rue de l’horloge ouvre toutes les serrures.
La pure expression de l’aventure
Est-ce séjourner au bleu de l’atoll ?
Est-ce baigner dans les herbes folles ?
L’échelle rose ne souffre d’aucune armature.
La pure expression de l’aventure
Est-ce prendre une forêt de mâts pour horizon ?
Est-ce connaître les ponts d’observation ?
Le bijou du chemin n’impose aucune imposture.
La pure expression de l’aventure
Ce n’est pas ouvrir le cœur des boussoles
Ce n’est pas considérer la puissance des auréoles.
L’antique trianon offre toues les villégiatures.
***
L’EXPLORATION POETIQUE
Entrer en poésie
C’est un cadeau de l’étoile polaire
Un trésor d’intentions de la galaxie
Une navigation en invention temporaire.
Entrer en poésie
C’est un bateau de corsaire, une voile sur le pont
La conception champêtre de toute académie
Le vent portant du Sud sous les ballons.
Entrer en poésie
C’est voguer sur des diamants
Trouver le pôle en toute flânerie
Sobre chemin de l’éxplorateur estivant.
***
ENFANCES
Une lampe à suspendre les bougies
Une rose à la goutte endormie
Une bobine, un serpentin, un anneau de féérie
Les cartes et les dés de l’enfance en survie.
Un papillon, un poisson des ailes sans âge
Des nageoires à la maison, un bosquet dans les nuages
Le tableau souple dialogue avec les sages.
Une barquette sur le ruisseau de sable
Un dîner à la fenêtre, vue sur l’érable
L’automne a mis son costume de vénérable
Un chapeau de miracles sur le ciel véritable.
***
LE MARIN POETE
Jouer avec toutes choses au fil de l’eau
Voir de l’œil magique sous grand vent
Accepter les bienfaits du firmament
Connaître par cœur le langage des bateaux.
Rappeler à la belle mémoire, une heure d’été
Prédire le crépuscule à travers la campagne
Couvrir les méditations d’un équipage de pagnes
Ancrer dans le port toute ombrée chahutée.
Sourire dans le jardin haut dans le ciel
Traduire l’enchantement de la légende dorée
Créer c’est une volonté, une force, une quête zélée
Pour chanter la vie du théâtre de l’oriel.
***
LE ROUGE ANDRINOPLE
Le rouge andrinople sur le tissu écossais
La colombe au salon sous les soirs d’orage
Une tapisserie feutrée, un cachemire imparfait
Le costume du magasinier a traversé tous les âges.
La fibre est régulière comme un mouchoir de batiste
Le matin au soleil joue le temps de sa broderie
La fougère calibrée en pochoir de la vie
Fractale vestimentaire de l’argentier chimiste.
Une chose de beauté pour toute joie éternelle
La nuance la plus tendre en majesté
Le sceptre sur le champ des serments listés
La lune noire tire sa révérence maternelle.
***
LE ROMAN DU TEMPS PRESENT
Le temps présent sait jouer grand jeu,
A la bonne date, les premiers feuillets écrivent le roman
Célébrant le rêve en vélin crème, bienheureux,
L’expérience intérieure gravée dans la pierre, probablement.
Le don d’amour du libraire à son auteur,
Une valeur infinie, l’ami zélé du langage,
L’archéologie minimale de son état intérieur,
Les ombres dominantes au cœur léger, un mirage.
Un autre sens signé à la plume d’une tête dorée,
Tout au long de l’ouvrage tapissé de sagesse,
Réservé à l’auteur, une métaphore de la vie, une goutte de rosée,
Assez pour entendre dans tout mot, l’or et son adresse.
A ce soir, au couchant de l’instant, disent les lignes
A l’école du présent, on apprend son époque,
L’esprit probable, explorateur, sait faire signe,
Fac -similé, l’air ébahissant, errant en soliloque.
***
SOLEIL
Le soleil se fit plus haut, étrillé des temps anciens
Sur le sentier de bois, les hêtres, solides terriens
Ce n’était pas un rêve, en cette lune de félicité,
Le chemin de silence vint à sa rencontre, en affinité.
Le vent des âmes ne se vit pas dans la volonté de s’épanouir,
Calme en conscience, il eut l’art de dire,
La maison du rivage les accueillit en juillet
En fille avisée, elle sut écouter la lumière du passé.
***
AU COIN DE LA RUE
Une lampe en rond au coin de la rue,
Echelle en croix, étoiles en danse, colonnes en chahut,
Etamine en serpentine, anneau en dialogue noir,
Au globe de dentelle, elle préfère le miroir.
Le bateau du corsaire en vagues de drapeaux violets,
Roseaux en marge à la frontière du palais,
L’ombre des palmes en fanions damassés
La serrure de la malle à jamais verrouillée.
La carte navigante au bosquet de la maison
La cheminée rouge en costume de maçon,
Le pré vert en jonquille, en nénuphars à la rose
Danse des étoiles sur le compartiment des osmoses.
Le collier de l’arbre trace la procession
Un repas de marguerites au dîner de l’union.
Muriel Cayet
Poésie au Présent
Novembre 2016