Ajouté le 30 janv. 2017
LE PATRIMOINE COLORIEL
La période hivernale est un aimant de l’intemporel
Une collection privée en souvenirs forts, un effacement de bavardages
Au chaud des tricots bleu paon, des bobines singulières, ou seulement belles,
Le temps s’écoule, plus lumineux, sans perdre l’esprit, sans âge.
Les nuages rapides se succèdent, de la neige au gel,
Des manuscrits anciens, un petit joyau caché, une demeure à son image.
De la pierre à la lumière, on harmonise, à l’écart de l’artificiel,
En faisant passer ses sentiments, on exprime l’hiver en son ancrage.
Puis vient le beau temps, permanent de nouvelles couleurs,
Le patrimoine coloriel en trompe l’œil,
Tout est en ordre, depuis des lustres nous en avons le secret ou l’honneur
Ceux qui vivent là en connaissent les nuances, le ton sur ton, sans orgueil.
Le jardin s’ouvre sur des pivoines, tout en douceur,
Silencieusement il crée sa quintessence, son instantané,
Un bouquet de saison, précieux comme une forêt d’opale, novateur,
Il sait arrêter le temps, comme un horloger, à pas feutrés.
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APPRENDRE A SE PROMENER
Chemin faisant, entre fin et commencement,
On active le jeu des messages codés
Pour relier les points, ponctuer le sens échéant,
Un voyage en décryptage, l’édification du secret.
Une promenade symbolique vers l’éternité
Langue universelle des atomes de l’écrire
Pour poétiser en molécules, en maillage tressé
Les joyeux sentiments que l’on donne à penser, à transcrire.
Des enfantillages d’émotions deux fois vagabondés
Affirmés, marchant en sensations, en rires sans brimades
Revendiquant le choix des constellations, de l’ensemble des idées
Ouvrir la bouche et s’extasier, s’exprimer en une antique ballade.
La terre promise n’est plus énigmatique
Elle est multitude complétée, unité émerveillée
On affronte sa vie, ses gènes, ses atomes uniques
Exister puis revivre, relier puis être, affronter pour définitivement, se promener.
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UNE SEMAINE DE VACANCES
Une semaine de floraison, un jeu de mime dans le jardin,
L’air marin comme un baume, une fusion de couleurs,
Les majoliques du printemps, les céramiques du parc aux daims
La Seine, aire naturelle à l’esprit bohème et frondeur.
Les gris colorés de la cabane, ses beaux volumes,
Le bel accord vers l’intérieur, le souffle dans les bois,
Créez le dégradé dans le ciel, prenez place sans amertume,
Dans le corridor, placez un bouquet lumineux, de guingois.
Dans le village authentique, vivez l’histoire de tradition,
Gardez le fil prévenant, le passage féérique,
Jamais à court d’imagination, les eaux cristallines, les lampions
Des œuvres à mi-chemin, entre rideau de perles et bijou énigmatique.
La couleur mythique, union du rouge corail et du vert émeraude
Réserve toujours des surprises, en assise sur le fauteuil
Du coin lecture, entre tradition et modernité, à l’index, en maraude.
L’un des plus beaux points de vue, regardez vers la mer, une eau turquoise, d’un clin d’œil.
Une longue plage de sable, des ruelles en lacis,
La visite des îles, un itinéraire, un souvenir ému,
Une élégance visuelle, sans l’avoir contemplé, tout près d’ici,
Le paysage nous dit tout, non linéaire, central, élégant, absolu.
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UN ENDROIT POUR ECRIRE
Les hellébores et les roses blanches comme un duo harmonieux
Une variante à l’extérieur, des tilleuls de style classique
Un jardin à dix-sept couleurs, une façade aux traits précis, un camaïeu
A partir du nuancier, le cocon convivial noue des liens, avec la ville magnétique.
Le ciel est toujours d’un bleu sûr,
Il tient ses promesses le temps de la lecture
L’univers qu’on imagine, le soir venu, un état d’esprit plus mûr,
Vaste thème contrastant d’ une vie extraordinaire, une note douce, une gravure.
Au premier coup d’œil, recréer l’atmosphère,
Créer des liens véritables, prôner l’amour des lettres,
Tout faire en rêvant, dessiner un trait net et sobre, une prière,
Un autre monde en tête de chapitre, une belle couverture de l’être.
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SAVOIR SE PARLER
Un monologue intérieur est un lieu rationnel pour résoudre l’énigme vitale
Apparemment un maître du secret, l’information à la page manquante
Un exemplaire d’inscriptions lacustres, de découvertes en aval
Une hypothèse sur les hasards de la vie, sur une maquette nonchalante.
Des papiers laissés sous la couverture, quelque espérance de curiosité
Une série de lignes, un décryptage de livres historiques
Quel est ce théâtre ? Ce tableau de chiffres et de points d’interrogation, de clés ?
La vérité se rapproche, elle clarifie le passé, les écrans de fumée, chimériques.
Muriel Cayet- Janvier 2017