Muriel Cayet

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Ajouté le 11 juil. 2017

Poésie au présent permanent - Formules poétiques - Muriel CAYET - Juillet 2017


 

 

JOURNAL

 

Dans l’azur d’un sourire qui ne fait pas machine arrière,

Qualifiés pour admirer les fleurs, les dessins, les gribouillages,

Dans le bonheur réel des images de l’enfance, de ses termes nécessaires,

Pour bricoler sur le sable tout ce qui nous passe par la tête, libres sur la plage.

 

A travers une vitre sans opacité, ouverte et inspirée,

On regarde à dessein sans but concret, sans travaux de préparation, 

Des méandres imposés éclairent les plaines au jour achevé,

Comme un passé éprouvé, au sommet de la crête, près de la table d’orientation.

 

Sur la page de notes, écrin de trouvailles, nouveautés retrouvées,

On joue passionnés à garder le silence ou écrire des mots que l’on lit pour soi,

Maintenant un secret au cœur de la paume, incités à créer,

Pour découper le ciel en chiffons de couleurs, en pièges à émoi.

 

Dans une lumière innocente, progressive jusqu’au jour,

Tombe une pluie d’explications entre les signes mystérieux,

Quand sort de la place, la conséquence longtemps enracinée au pied de sa tour,

On comprend l’astuce, sans omettre toute ressemblance, on sait ce que signifie être heureux.

 

***

CHEMIN

 

Clarifier ses actes de destinée, donner un nom à la vérité,

Sentir présents les motifs et le coloris,

Germant autour d’un fait entrevu, le cœur d’un rire traversé,

Savamment perdu dans le labyrinthe des croquis.

 

 

Animer sans questions le bonheur passant, juste avant l’émerveillement,

Rêver pour suivre la vie aux saisons sans soucis,

Réunis sous la couronne d’un royaume interdit, l’infini voyageant,

Jouer avec les étoiles, lointaines et modernes, aux heures de l’oubli. 

 

Demeurer proches de tous les bruits dans une galerie où il ne fait pas froid,

Oublier le nom des refuges dans l’ombre d’un soleil appris,

Délaissant sa ville de châteaux de sable, son cahier d’intemporel sous le bras,

Sonder les mystères de l’orage sur le chemin d’un savoir déduit.

 

Valider d’un trait mille ans de choses humaines au moulin des secondes,

Déployer timidement les ailes d’une cause première,

Oublier l’intention éclairée par la lune d’un autre monde,

Sur un quai vaillant, unir ses mains sur son cœur dans une simple prière.

 

 

***

 

UN BUREAU REMPLI DE LETTRES

Un bureau rempli de lettres, sous le plein soleil,

Dans une formule saisissante, un album-photo simple symbole,

Quelque chose d’extraordinaire, un rythme en bleu, la bonne couleur dans la corbeille,

Et dans le ciel, un feu d’artifice de lumière naturelle, des coloris en plein vol.

 

Un bureau rempli de lettres, une nomenclature définie,

Autour du plus indéfinissable des mots,

Pour fermer la porte avec respect, expliquer ma théorie,

La conception d’un refuge qui abrite le vent, fort et haut.

 

Un bureau rempli de lettres, celles de l’extérieur,

Faire chanter l’envie de promener ses sabots,

En réponse à tout mouvement du visage, du bonheur,

Passer sa vie à contempler les flots.

 

Un bureau rempli de lettres qui font leur bonhomme de chemin,

Entre jeu de hasard et attitude désinvolte, un assemblage de noms bénis,

Pendant la traversée, cherchant à ressembler à la mer au petit matin,

Sur la côte sauvage, mystérieux et délicat, toujours à la même place, sur le rivage infini.

 

***

 

TOUS LES JARDINS ONT UNE HISTOIRE

 

Avoir le tempérament des plantes vivaces,

Un rêve inspiré dont le cœur fait corps au soleil,

Dépaysement émerveillé de tout jardin fleuri, bien en place,

Prêt à faire le tour du monde de la maison, du portager aux fleurs de corbeilles.

 

Connaître la contemplation d’une lumière très vive,

Le visage tourné vers la cour, d’un air enthousiaste, toujours gai,

Des esprits illustrés quand la nuit reprend conscience afin que l’âme survive,

L’histoire de sa maison collectionne une galerie de portraits.

 

Grandir près de la nature, sous son halo puissant,

Reprendre la marche sincère, l’hospitalité des personnages,

Son propre destin, sa vision, sa vérité à tout moment,

Dans sa transformation au milieu de la rue, conforme à son vieil âge.

 

 

Emerger davantage en un cercle de l’autre côté,

Dans le souvenir pour partir au plus simple vers l’intensité,

Ecrire au sujet des choses qui poussent et de l’harmonie des rochers,

Chercher la réciproque, ce que la vie inspire, un registre littéraire, un herbier.

 

***

 

 

LE TRESOR DU POETE

 

Le trésor du poète, c’est la simple pente des rochers,

Une villa promise au-delà du pont,

Une expression contente, au bord de la mer courtisée,

Un chemin facile, d’une grande importance, qui dit : « Allons ! »

 

Le trésor du poète, c’est un paysage idyllique,

Pour assortir les principes et s’étonner des images,

Balayer les certitudes loin de toute argumentation sémantique,

Du champ de la connaissance, vers le désert de la vérité, sans nuages.

 

Le trésor du poète, c’est une étape sur l’horizon,

Pour finir le livre par le mot véritable,

Grandir en diminution de tristesse, sans illusions,

Une heureuse vie implicite, supposant le mystère valable.

 

Le trésor du poète, c’est de jongler avec les sens,

Dans la liberté compréhensive sans déchirement,

Pages réconfortantes pour quantifier l’absolu d’une clémence,

Et voir s’écouler le sable vital de la réflexion, merveilleusement.

 

***

 

 

DEVOIRS DE CAPITAINE

 

Le long des voiles écarlates, mystérieuses et délicates,

Pour tranquilliser de leur attitude désinvolte  la masse des flots,

Loin du lever de l’aube, troquer le repos contre les traversées d’acrobates,

Pour que le capitaine puisse vérifier, sur chaque mer, le nombre de bateaux.

 

Le long des côtes sentimentales et des frontières souveraines,

Pour connaître la valeur des idées mouillées,

Unir la connaissance en des termes sous misaine,

Pour que le capitaine puisse ne jamais se retourner.

 

Le long des lignes de réalité lues dans la main du mousse quand il prend ses quartiers

Pour regarder les signes aux racines de l’horizon, du réel la vérité,

Sur une piste logique où l’on peut rêver des pages blanches du grand cahier,

Pour que le capitaine ose un discours sans dogme sous le phare éveillé.

 

Le long des refuges réunis sous la coupole de l’infini,

Pour rassembler l’actif et le passif dans une journée,

L’eau tombe verticale, mate sur la photographie,

Pour que le capitaine prononce une parole, fier de sa mission ou simplement étonné.

 

***

 

 

 

 

REVENIR A CETTE IMAGE

 

Revenir à cette image, qui s’estompe au bout d’un moment,

Avec la conviction d’un long séjour, malgré les calculs exaltés,

Toujours symboliques, les sérieuses résolutions avec leurs arguments,

La familiarité de ces questions nous pousse à voyager.

 

Revenir à cette image d’un être tout entier, sentimental,

Avec ce mot à la graphie ronde, forme brève de la requête,

Qui sait faire la route ou prendre le chemin des intervalles,

A l’heure actuelle du rêve ou au cœur de la fête.

 

Revenir à cette image, une fameuse horlogerie qui se joue des évènements,

Une lettre m’attend, distraite à vrai dire, parlant le sublime,

Ce que je vais écrire au beau milieu, sans effet magique, juste parlant,

Il est utile de le dire, d’en trouver l’arabesque ou la rime.

 

Revenir à cette image, du beau temps, du maintenant, de l’immédiatement,

C’est bien l’ouest par-là ?  Je marche sans parapluie,

Une question de mise en page des souvenirs, surgissant,

Aux premières heures du matin, garder l’entrée en matière, l’aujourd’hui.

 

***

 

LA LEGENDE DE L’ILE

 

Les roches médiévales, aux itinéraires environnants, un défi permanent éclairant les ruelles,

Une maison blanche en solennité, un moulin aux dérives jouant toutes les tonalités,

Une réserve protégée près de l’anse du château, tout en algues en ribambelles,

D’une nature sauvage aux façades vierges pour longer la mer, vénérée.

 

Pour le pays, l’île est un territoire de bonne logique, une perle millénaire,

Un laboratoire rationnel, un édifice de variétés, une grotte naturelle,

Constamment en expédition, de la colline de l’ouest à l’étendue du sud, débonnaire,

Le littoral se déroule en vecteur mobile,  un souvenir lointain de vols d’hirondelles.

 

L’île est méticuleuse, l’émanation d’un raccourci de course autour du monde, un idéal,

A l’intérieur, les marchés qui miroitent, les maisons fantastiques, surtout celle du collectionneur,

Un projet estampillé, des histoires joyeusement composées, une pièce écrite, vitale,

Un coffret de voyage prêt à partir dans l’enchantement du vent, des confidences à toute heure.

 

La légende de l’île conte les couleurs de la nature, les étincelles des étoiles, l’aide des amis,

Acclimatée à l’ensorcellement, d’une beauté vérifiée au bout de chaque chemin,

Sous son abondante floraison, elle a toujours un chapitre à terminer, une légende à connaître –hormis,

Sa générosité en générations, ses falaises de calcaire, d’accès toujours faciles, surtout les matins.

 

L’île invente sa lumière tout au long de l’été,

Une passerelle culturelle aux reflets chatoyants, un décodage de belvédères,

Elle prend ses marques avec naturel, sur la plage de galets blancs en spirales composés,

Pour accueillir la prière des joyeux enfants, leur collection poétique dans un unique itinéraire.

***

 

 

DE RETOUR DE LA VILLE


De retour de la ville, à la saison douce des ruisseaux vivants,

Aux senteurs à l’ancienne dans la promenade du matin,

On connaît les terroirs de passage, on sait lire le marbre sur les bancs,

Dans un courant de tradition, la curiosité est d’époque, les beaux jours, un écrin.

 

De retour de la ville, on sent l’œuvre vivre, l’expérience du vent,

Il fleurit sur mesure, la galaxie fait le reste, mélange idéal,

Il navigue véritable, fait passer l’été sans cheminée, naturellement,

Fascine en empreintes, élément essentiel loin du machinal.

 

De retour de la ville, on retrouve l’océan et sa nouvelle collection de souffle blanc,

Dans un style différent, le tableau florissant d’un jardin qui court jusqu’à la mer,

Dès que possible, havre de toute journée, il partage une vue sans fin, le temps

Suspendu dans les splendeurs de l’île, la raison connectée aux abers.

 

De retour de la ville, on regarde par la petite fenêtre les sujets au recto,

Une nouvelle génération de joyeux en ruelles, de plumes en tête à tête,

Un nouveau parfum à la tombée du jour, le papier peint du tableau,

Qui décrit la citadelle et dit : « Quelle chance ! », en admirant la vie, sa plus belle fête.

 

***

 

UN BLEU DE TRADITION

 

Un bleu de tradition, c’est une couleur qui relie les oxydes, le regard au bout des doigts,

A chaque instant, alternatif, égalitaire, il tient conseil en son ancienne demeure,

Il couvre les chemins de la ville, il souligne le nom de cette maison, ouvre une parenthèse dans cette voie,

Précieux sans reproduction, il essaie la liberté, joyeuse en avenir, symbole de son bonheur.

 

Un bleu de tradition, c’est une couleur pour embellir, un supplément de modernité,

Il connait le scénario de suite, la contribution aux vagues turquoise, le velouté des lignes,

Une finition intemporelle aux rayons du soleil, pour lever le mystère en début de soirée,

Et programmer une espérance, des archipels en substance, de notre temps, une thèse digne.

 

Un bleu de tradition, c’est une couleur en source, un médiateur itinérant,

Pour peindre les variations du lieu, organiser à la carte,

De la belle ouvrage sur une page de cahier, d’un coup d’œil saisissant,

Sur le bord du lac, une flânerie ou un hymne juste avant que l’instant ne parte.

 

Un bleu de tradition, à vrai dire, c’est une couleur de silence, de première fois,

Il garde l’essentiel pour lever le voile, réussir le printemps,

Un arc en ciel parfaitement dessiné un jour de pluie, premier acte du moment d’après la joie,

Une vaste surface protégée de la houle, une marine déclinée, secrètement.

 

***

 

REFUGE

 

Le rouge de la terre n’est qu’à quelques instants,

L’arrivée des navigateurs a toujours une signification,

Oubliés les chemins, les voies, les jardins, des rues, l’enchevêtrement,

Le témoignage se lit dans les écrits, sans prétextes ni contradictions.

 

Une succession de dunes au milieu du paysage,

Une longue plage blanche en bout de plaine,

Le coucher du soleil sans commentaires, protégé de la latitude, des passages,

Sanctuaire séculaire, le promontoire de cette terre court à perdre haleine.

 

Les cours d’eau fréquentent la cité, dans une géométrie régulière,

A mi-chemin des circonstances, un quotidien sans précédent, une idée des plus caractéristiques,

Les villas resserrées siègent en volonté parachevant l’atmosphère,

Les ressources sont des cadeaux précieux, finalement une promesse symbolique.

 

Ce refuge vieux de trois siècles tout en renommée en vestiges d’archipel,

Emplit ses poumons d’un air de saison sous influence musicale,

A l’est de l’ouest un vagabondage en loyauté, une ouverture sur le monde, un appel,

Le ton est donné, mystérieux, comme le récit de la première pierre d’une cathédrale.

 

 

***

 

 

LA DIMENSION POETIQUE

 

Ressentir la dimension poétique de la vie, c’est donner un esprit à la grande plage,

Un éclat rouge à sa mesure au soleil d’un mystérieux archipel,

L’indigo aux nuages sans souvenirs, un grand nom à la vaillance que donne l’âge,

Faire taire les lignes blanches et quadriller le ciel comme les hirondelles.

 

Ressentir la dimension poétique de la vie, c’est aussi créer un musée de silence,

Le réel en spectacle dans un style enchanteur,

Sur la surface du tableau, quelques taches d’encr

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