Muriel Cayet

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Ajouté le 25 mai 2017

Poésie au présent permanent IV- Mai 2017 - Muriel CAYET - Narration poétique - Photographie


LE TEMPS COURT

 

Comme un serment de marbre entre deux blocs de pierre,

Courir les vagues entre deux cris de houle,

Fuir le Nord et les frimas, suivre le ciel de juillet sans nuages,

Une bourrasque qui ôte les secondes au temps trop court.

 

Dans un souffle qui jaillit,

Sans un cri qui retentit,

On entend le chant de la mer

La joie écume les sanglots solitaires.

 

Et dans les mains, le silence qui prie

Et dans son cœur, une chamade bouleversée

Un ailleurs du présent pour partir nulle part,

Un passé éphémère, une chance d’y croire.

 

Comme un serment de sable, messager des méandres,

L’encrier aux palabres sous-entend du désert les sonorités,

Fuir le Sud et ses émois, ses séquences habitées,

Au zénith, un vent de silence qui ôte les secondes au temps tout court.

***

 

LES CHOSES


De celles que l’on sait dès que l’on naît,

Un regard sur la vie sans sourciller, sans mentir,

Simple et évident, comme le respirer, l’être,

Les nuages nous parlent toujours de nous.

 

La galaxie, l’univers, l’infini, tu les connais, toi ?

Ce qu’ils te laissent quand ils te quittent ?

Une maison, une chanson, l’unisson ; la peur,

Ou l’espoir des retrouvailles ?

 

De celles que l’on n’apprend jamais qu’en rêve,

Et qui ne regardent que soi, sans l’autre, spectateur,

Et qui reviennent du ciel vers la mer, au rythme du jour,

Et qui s’en vont quand on leur lâche la main.

 

Les étoiles, les fonds marins, les questions, tu sais y répondre, toi ?

Où ils t’entrainent quand tu les rencontres en chemin,

Savoir parler encore de sa voix pure, de son timbre clair.

Et dire qu'ici debout, on défie le sommaire.

 

***

 

VERBES A COMPLETER

 

Promettre les merveilles éveillées, scintillantes,

Aimer quand le silence des nuits fait peur aux couleurs,

Parler à tue-tête d’un souvenir familier,

Entourer de bras-refuges le moindre mur,

Encastrer le temps dans un théâtre singulier,

Entendre sur la plage, le ressac et son horloge particulière,

Connaître le Nord pour y conduire les oiseaux,

Vivre champêtre en dansant jusqu’au fauteuil qui sait se taire,

Etre sa force et sa fantaisie, son action à exister,

Oser unir la rencontre et la raison, rester l’enfant poète,

Lire pour relier le courir et le cheminer,

Recevoir le sage en son domaine, en sa demande,

Partir de bon matin, sans âge et sans connaître la chanson,

Dire à qui veut l’entendre que l’heure est fidèle,

Aller à l’unisson écouter le silence de midi,

Pour donner sa lettre au plumier qui sait écrire le mot "REVE".

 

***

JOURS BLANCS

 

S’émerveiller d’une couleur refuge, connaître son sens,

Quand les murs changent de place

S’enraciner dans l’air léger pour y voir clair,

Savoir comment exister quand le temps de vivre est là,

Sans raison, sans saison, mais pas sans amour, ni foi,

Sur la plage du soir, y bâtir une citadelle, une maison à l’Est

Connaître par cœur son texte sur la scène des rêves,

Savoir de tous ses hémisphères, sa fantaisie au jardin,

Plus haut que les villes, plus à l’ouest que l’ouest, la partance du poète,

Comme une litanie d’archives d’enfance qui sort de soi pour oser le voyage,

De tous les jours blancs, accepter la visite.

 

***

LA BARQUE D AUJOURD'HUI

 

Conserver les traces qui disent oui,

Un scintillement des jours ensoleillés,

Quand vient le printemps, jaune en ses fleurs dorées,

Sourire aux ribambelles, aux carmagnoles qui dansent,

Quand une étoile laisser filer le firmament,

Pour secouer les paillettes sur la voie lactée,

Une navigation céleste, sur la voûte bleu nuit,

Des carrés, des losanges, à la sagesse pimpante,

La route s’éclaire à chaque pas devant,

Quand s’ouvre le champ, là, face à soi,

Quand résonne le tintamarre d’une lande aux échos,

C’est raconter qui fait parler,

Le mot contre les maux,

Née pour savoir le rythme du temps et le chant des oiseaux,

Espérer que demain sera nouveau,

Un phare, une sphère, un filin pour s’y accrocher,

Ecrire d’un verbe son histoire, son acte de vie, sa mission concrétisée,

Mousse de l’aube, capitaine du matin, commandant du soir,

Rejoindre le navire vent debout, pour qui sait mener sa barque,

Les saisons des vents succèdent aux saisons des pluies, sans gémir, sans remarques,

C’est simplement aujourd’hui que l’on nomme, que l’on baptise, que l’on célèbre.

 

***

CEUX

 

Celui qui nous fait croire à tout,

Celui qui nous fait oublier les âges,

Celle qui nous fait pousser nos ailes,

Dans un pays heureux, sans mystère, sans histoire.



Pour s’offrir d’un cœur les secondes qui palpitent,

Pour ouvrir le regard d’un cavalier sans arme, sans bouclier,

Pour comprendre le sort et les arcanes, les tarots de la vie,

Dans un pays heureux, sans cycle, sans mémoire.

 

Un chemin à paver, une route à entreprendre,

Jusqu’au pôle, jusqu’à la lune, jusqu’aux toujours du monde.

Sans penser à demain, juste savoir le temps, connaître l’ici,

Dans un pays heureux, sans testament, sans grimoire.

 

Celui qui nous fait croire à tout, c’est l’espoir,

Celui qui nous fait oublier les âges, c’est l’amour,

Celle qui nous fait pousser des ailes, c’est la vie,

Dans ce pays heureux sans bleus à l’âme dans la douceur d’un soir.

***

 

Muriel CAYET

Poésie au présent permanent

Mai 2017

Narration poétique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photographie

Muriel CAYET

Printemps 2017

Créé avec Artmajeur