Ajouté le 2 mai 2017
SUR LE QUAI
Sur le quai du soleil, le verbe offre un havre en son port, un hommage à la fête,
Un Paris sans chaleur, des fleurs éternelles, un rendez-vous, un terme commode,
Tout le cœur du poète s’exprime de cette façon, rassemblant les miettes,
De quelques hectares de souffle ou de terre, un horizon dans le quartier, à l’abri des regards d’émeraude.
Si on agrandit la surface, l’esprit voyage naturellement, en courage et en vertu,
Dans les yeux, la joie calme apprend beaucoup de choses sans vouloir en dire davantage,
L’histoire de ses connaissances, le décor d’une impression, le goût de son esprit bienvenu,
Rien comparé aux sentiments, de quelques instruments de musique en vagabondage.
A votre avis, faut-il pour le tableau, une datation ou un grand format de pages,
Le plus tôt possible, ici même, la vie doit prendre sens, ses couleurs franches et lumineuses,
Garder la mémoire, dans un lieu réel, voilà ce que je crois, à mon âge,
Je sais les preuves qui la rendent crédible, les rébus, les emblèmes, les allégories, se donnent à lire, sans géométrie sinueuse
La dynamique toute personnelle de ses contrastes, même dans sa nuance définie très tôt,
Bien disposée à combattre le sommeil, à écrire debout, marquée par la rétrospective, par la sentimentalité,
Par pure amitié, là où se déroule le véritable spectacle, par ses recherches, par son absolue parole, par son écho.
Une cérémonie à la vie, dans un paysage de motifs, se réjouir pendant une durée variable, jusqu’à la fin de l’éternité.
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UN MOT ENFANTIN
Un mot enfantin d’une exceptionnelle densité peut susciter pareil rêve,
En ce lieu coule une lumière, bien résolue à vivre de sa fonction poétique,
Pour aller au bout du monde, sans mentir dans le soir tombant, sur sa prose de vérité qui s’élève,
Quand elle joue et témoigne, trouvant un accueil chaleureux, avec toujours trop à dire, mutique.
Un mot enfantin, symbole de force divine, image née de la contemplation
A la recherche de sécurité, fleur de vivacité, l’imagination commence à jouer son rôle, en secret
Il a trop à dire en ce moment, pour la vérité du monde, l’esprit trouve sa raison,
Sa source essentielle, déterminée à ne pas dormir, seul en son espoir, texturée.
Un mot enfantin étrangement semblable dans le fond de sa nature,
Symbole de la présence d’une partie non négligeable, une expression de l’infini,
Ce n’est pas un hommage, ni un nouveau style, mais un champ illimité, une gageure,
Une façon de dire les choses pour ne rien perdre de ce que l’on dit.
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THEATRES
Le théâtre de tout évènement avance dans le réel,
Dans une tradition bien ancrée, en bordure des côtes ou en haut de la montagne,
Au bord d’une fenêtre, dans une volonté de vivre ses rêves, immortel,
Ceux du présent lui suffisent, dans un mouvement constant, tranquille sur la campagne.
Le théâtre de toute scène étrange naît de la science humaine,
Toujours souriante comme la première image du jour, des regards d’attention attirant l’estime de chacun,
Un grand nombre d’amitiés, c’est impossible à expliquer, dans le respect de l’équilibre, maillon de la chaine,
A une heure dans laquelle on partage tout, le mystère devient évident, chaque matin.
Le théâtre de tout temps est l’occasion d’une fête flamboyante qui cherche le repos,
Tirez-le de sa nature en rêvant, il connaît tout cela par cœur, liaison dans l’unité,
Le bruit d’un nouveau miracle, dans l’acte d’un instant dans la liberté du monde, à propos,
Ils nous demandent de rester, sous le soleil encore voilé de cette curiosité géographique, dans ce petit chemin creux du milieu d’après-midi, juste avant de les quitter.
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SUPPOSITIONS
Suppose un moment, dans une éternelle verdure que l’on retrouve ces mots,
Des soirées entières à jouer dans cette maison d’enfance, un tableau primitif,
Lui adresser une lettre fascinante, sur la vie, la liberté, un certain tempo,
Une expression symbolique de la nature humaine, la pensée en action, le domaine de l’intuitif.
Suppose un moment qu’aucun discours et qu’aucune prière ne te seront refusés,
Dans le siècle qui vient, quelque chose change, il faut faire vite dans une longue rêverie,
Le retour de la métaphore, de la parole poétique, obstinées,
Parlant d’une même voix d’une lettre jaunie, du domaine de l’apostériori.
Suppose un moment que ce que l’on nomme la vie ne soit qu’un décor,
Qui se déchiffre comme un jeu, une douceur de vivre à l’abri du vent,
Où souffle l’esprit, une voie unique, un pli du relief, un emplacement pour les corps,
Tapissé d’une mosaïque de verbes, d’un enchevêtrement de mots, sifflant d’attachement.
Suppose un moment qu’en filigrane de sa longue histoire,
La légèreté de l’architecture indique les vestiges de la promenade,
Il ne reste aucune trace, elle ne fait que passer, matière à mémoire,
Seule survivance de sécurité, un jardin de l’âme près d’une digue de galets, la maison natale, une esplanade.
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Muriel CAYET
Poésie
Mai 2017
Ecrire comme on peint, peindre comme on écrit...
Philosophie du présent