Ajouté le 21 févr. 2017
LES ROUAGES
Il y a des rouages partout, visibles dès la première intuition,
Une expérience de confiance, comme celle de l’apothicaire en la charte
Regardez bien la lampe, le système, l’état d’esprit, l’instinct au plus vite de ses ions,
Probablement une ruche au travail, un temps précieux, une texture sur la carte.
Pour quelques minutes, on fait une exception, un chemin important, en ami
On regarde longuement les écritures, un répertoire à qui parler, du sérieux qui erre,
Des maisons, horizontales, à distance, un plan d’accès, d’action, une piste suivie,
Une réponse rapide, une découverte qui saute aux yeux, du mystère.
Il y a des rouages partout, de ceux qui favorisent l’analyse,
Ils tiennent leurs promesses et savent croire aux coïncidences,
A la bonne heure, ultra rapide, ils racontent une belle histoire, celles des éléments, de maîtrise,
Les joies de la solitude, le quotidien de l’émerveillement, l’excellence de la chance.
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LE QUOTIDIEN
Le quotidien vagabonde, dois-je le raconter ?
Cela va de soi ! L’attitude de l’aventure commence là,
Convaincu, le jour décisif, il colle à la réalité
Sous un ciel d’ardoise, il lit et dit : bien joué ! Je peux rêver de ce jour-là.
Le quotidien croit dire sans envergure, farouchement,
Qu’il vit sans surprises, sans effets, une performance de mémoire,
Il rêve bien présent, sur la façade pliant sous le vent
Son cerveau d’aventurier avec intention, sans fonction essentielle, sans gloire.
Le quotidien a toujours l’horizon pour ami,
Il en voit la moindre nuance et sait s’arrêter net,
Il balaye le panorama, les soirs de lecture en sa compagnie,
Il a la clé, l’accord, le prélude, et toutes les gammes, en vedette.
Le quotidien n’a pas de sable dans les yeux, juste une lagune à Venise,
Il sait créer en une seconde un espace de joie, des eaux vives, grimper la colline
De l’eau courante à la houle, une suggestion de matière grise,
Vous pouvez ajouter la tempête, dans la nature, sous le soleil, antidote de réalité, sans routine.
Le quotidien, c’est un don de toute évidence,
Un élément étrange, un algorithmique très large, un éventail, une analogie,
Une cible, un espoir inhabituel, un silence de volupté, sans absence.
C’est toujours le moment pour lui, de composer sa rhapsodie.
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L’ENFANT DU SIECLE
Etre un enfant du siècle réenchanté,
C’est passer son temps en ville ou sous la verrière,
D’une côte urbaine en tartans de façades segmentées
Vibrantes de sirènes de trains, au rythme des rêves simples d’hier.
De Paris à New-York, parcourir son portfolio,
A l’ouest de Neptune, au nord de Milan,
Le marin sait quitter Londres pour la gîte de son bateau
Amarré sur un lac aux jardins, joyeux et dissonants.
Hermine est née en Italie, au pays des globes frères,
Elle vit de fêtes, d’espace, d’expériences dédiées,
Dans une divine bibliothèque d’eaux claires, safran de céramique, cœur en belvédère,
Son atrium est très précieux ; elle seule en possède la clé.
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ACTE D’AMOUR
Un acte d’amour, c’est une marche de plus à franchir,
Quand le bon vent d’ouest souffle sur la côte bretonne,
Que la conscience se fait compositrice, sans mentir,
Et que dans le cristal du cerveau, en mince pluie, s’abandonne.
Les débats, les discours ne sont jamais éblouissements,
Juste une expérience qui garantit le film de sa vie,
Avec pour seule diva la grammaire du temps,
Une horloge d’idées, des jardins d’instruments à l’envi.
Les aventures de Lancelot et de Merlin, le labyrinthe des merveilles,
Métaphore métronomique des nouvelles à naître,
On promet sa philosophie du processus, siégeant au quartier des réveils
Un refuge de sédiments, une scène transportée, untel en devoir d’être.
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LA MINUTE RARE
La minute rare, c’est un regard à l’angle de la rue, le visage de la vie, simplement
Un schéma qui se forge au premier coup d’œil, une extension essentielle, la réponse des pierres
C’est un piano qui joue sous la neige, la remise d’un pavillon, des félicitations en boucle, tendrement
Un guidage de système, un tableau numérique, une entrée gardée, un rayon de verrière.
La minute rare doit être sans rigueur académique, toujours très drôle, sobrement,
Génératrice d’un bienfait ami, d’un village de soie, d’une aile douce sur une journée,
D’un visage profond et passionné, d’une commune identité, d’une théorie évidente, une dynastie, étrangement,
Un goût pour le bizarre, les jours de campagne, un vent d’ouest en soufflet.
La minute rare, c’est une collection de fluides, des carats de diamants, magnifiquement,
Le parfum des bois, un écrin de rochers usés, là où le travail commence.
Le soleil levant qui réfléchit le silence du monde, illumine la lecture, tranquillement
La curiosité du hasard, une douce émotion, les détails de navigation, la direction de la chance.
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L’ENFANT DU MONDE
Etre un enfant du monde, pas une ébauche d’être : une personne,
Incarner la station debout, être un loup solidaire, en toute liberté,
Humer les couleurs du vent, le niveau de conscience qui résonne,
Dans une mosaïque de villes sacrées, choisir une plage de Polynésie, le paradis retrouvé.
Etre un enfant du monde pour dire vrai, fenêtre sur cour,
Dans une rue de Paris en 1920, ou une cabine hippomobile sous le soleil,
Une riche intuition de camarades, le bonheur comme miroir, un simple atour.
Avoir le droit de rêver d’un salon rempli de toiles, ou d’un bijou celtique en vermeil.
Etre un enfant du monde libéré des batailles que l’on mène,
Parier sur une vie pleine de sens, un passager de générosité
En être éveillé du sommeil du néant, créer un monde qui leur ressemble, sans haine.
Et vivre de ses rêves en ondes parallèles, découvrir sa propre singularité.
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Muriel CAYET
Poésie au Présent Permanent
Février 2017