Muriel Cayet

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Ajouté le 12 janv. 2017

Poésie au présent permanent - Poèmes - Muriel CAYET - Janvier 2017


PARADOXE

 

Un tel paradoxe prend racine dans l’unité,

L’essence des choses, le sens des symboles,

Les mots remplis dans le calepin des probabilités,

Tout se transforme, reformulation d’un alphabet en hyperbole.

 

Que voulez-vous dire ? Que se cache-t-il dans les signes ?

Sous la flèche de la cathédrale, dans les frises du décor végétal,

Le livre de pierre décrypte les documents, les enseignes, les insignes,

Les images de chaque siècle traduisent la nature des langues, la libre opinion, cardinale.

 

La philosophie dynamique s’inscrit dans une histoire de loupe, de lampe,

Une symphonie de granit, un anachronisme de matériaux de construction,

L’art est merveilleux quand il énumère les heures, le temps est architecte,  faiseur d’estampes,

On apprend des rochers, des écrits qui sillonnent ; rien n’est impossible dans l’action.

 

Une tradition immémoriale parle de lumière intérieure,

De données anciennes rarement utilisées, de leurre pour naviguer,

On est prêt à découvrir de la vie tous les serveurs, les honneurs

Des souvenirs d’emblèmes, des notes de circulation, des fichiers sacrés.

 

***

 

UNE ENIGME DANS SON JEU

 

Une note, do ou mi, un sept, un joker, l’air du temps, des vagues,

Que cherchez-vous exactement ?  Votre escapade ? C’est du solide ?

Un réveil en hiver, une luciole dans un parc, de l’or sur une bague,

Le soleil prend un autre chemin, la ville se définit seule, apatride.

 

Si on était au siècle dernier, l’énigme serait royale,

Reflétant l’infini comme l’étang les robes blanches

Une galerie supérieure, des rivages aux tons de neige, une fontaine cordiale,

Et l’éclat du soleil, un seul nom décodé, une parenthèse franche.

 

La vérité philosophique est le centre d’un pèlerinage

A ce stade fraternel du jeu, il faut se souvenir,

Leur dire que la solution n’est pas de leur âge,

Seuls les enfants émerveillés peuvent étudier les points à agrandir.

 

***

 

LIVRES

 

Le livre des métiers parlent d’images historiques

De terres primitives, des voies ancestrales, des chemins vicinaux,

Ceux qu’empruntent les artistes, pour tracer leur vie, et leur route, méthodiques,

Osant les changements de destins, les détours de géographie, les séjours cardinaux.

 

Le livre énonce qu’on a toujours besoin de quelqu’un qui se souvienne,

Des codes fondés, de la physique, les mystères,

Des détails importants, orfèvres de mémoire, axes de logique gardienne,

Selon la légende et les intervalles de creux dans la mer.

 

Le livre parle de chiffres, de course au large, de l’heure qui tourne, séquentielle,  

Des axiomes de langage, des listes sur les façades,

De la patience pour croiser les données, oser l’analyse vectorielle,

Au service des archives, les épreuves graphiques des corrections en cascade.

 

Le livre est un expert de l’oratoire, un poursuivant des bureaux,

En as des charades, il connaît tous les mots désignant la lune du matin,

Publie des cartes postales au sujet des monuments, des châteaux,

L’art de toute époque s’écrit dans un ABC en parchemin.

 

***

AVOIR VINGT ANS A PARIS

 

Passage de la Sorbonne, on y parle de la Pointe du Raz,

De la promenade sous les palmiers, plus tard dans la soirée,

On travaille sur le papier millimétré sa fortune d’almanach

Et la galerie de la Madeleine s’ouvre sur le premier jour d’été.

 

Un autre dimanche, on gagne le siège d’un royaume de paille,

On esquisse le schéma d’une chapelle éblouie d’un génie poétique

Un anneau de cases au nord, la voûte récente, le chœur en muraille,

L’île mère quitte le labyrinthe du jardin pour jouer sa grande chronique.

 

L’iconographie la même année rencontre l’auguste mission

Dans la ville neuve, fait une entrée solennelle, devenue princesse accomplie

A travers l’océan, elle franchit les passages, les arches du pont

Pour élever une statue d’argent, en grande cérémonie.

 

Les pièces de nos habits d’Arlequin ou de Polichinelle,

Nos revendications philosophiques, nos vingt ans autour du palais

Tandis que nous sommes en chemin, l’esprit du temps agit et gravit, en échelle,

Quartier de la Grève et laisse agir toutes les partitions, les convictions, en secret.

 

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