Ajouté le 9 janv. 2017
LE LIVRE D’IMAGES DU JARDINIER
Sur la couverture cartonnée d’un livre imagé
Le nostalgique des voyages amoureux et surannés
Joue avec tendresse la carte des fleurs, des jardins bucoliques et colorés
Et accompagne son quotidien de lunes en quartiers.
Les dimanches se détachent, en majuscule les jours fériés,
Une histoire par mois, vision à moyen terme, à peine détachée,
Temps en suspens, en saisons, en intervalle séparé,
De l’astre fictif au comput à l’épacte, un calendrier pour le jardinier.
Il leur donne la direction, la marche à suivre, outil de grainetier
Des références, des légendes, l’intemporel en sachet cellophané
Des voies, des chemins, des villes éparses, catalogués,
Une diversité de lignes, de temps, de destinations entrecroisées.
L’herboriste désireux du printemps sait patienter
Il prépare dans les cases, les semis, les plants, un futur à germer,
Il calcule les révolutions, les cycles, les conditions enchantées
Pour de la nature accepter les conditions de février.
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UN ARTISTE EN CHEMIN
Entrer en matière, c’est comme rêver d’un ton ferme, d’un valet de trèfle, d’un bois sombre, de rois mages en chemin,
C’est rencontrer les personnages de Tchekhov, les chevaliers de la Table Ronde, la pomme de Guillaume, Proust et ses éternels matins.
C’est escorter une reine au Moyen-Age, épargner une vipère dans la montagne, voir se poser une pie, regarder le sablier égrainer sans fin.
C’est humer un moment de Provence, faire une part belle à l’enfance, se baigner dans les champs de blé.
C’est penser à Agnès Sorel, aux saints des églises, à la plage de Gauguin, à la belle Angèle immortalisée.
C’est devenir un pèlerin de la peinture, visiter l’atlas et le lexique, entrer en résistance et jouer avec des couleurs enchantées.
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CALENDRIER
En janvier le silence sait être nuance dans les gris
Février apporte la neige comme un souffle de chandeleur
Le renouveau de mars crépite avec la pluie
L’herbe d’avril tisse un tapis joyeux aux oiseaux de couleurs,
Mai se drape en dragée, à Marie se dédie.
La naissance de juin commence par le mariage des cœurs
Juillet et ses routes nationales, ses châteaux de sable, ses chapeaux en paille de riz
Août court les kermesses à l’ombre des feux de camp, de leur native chaleur,
Septembre fête les anniversaires quand la rentrée dit : c’est reparti !
Octobre sème les feuilles à tous ses vents et ralentit la sève des humeurs,
Novembre de marées du siècle et du temps qui prend des ris,
Le ciel de décembre avant les grandes fêtes sonne l’esprit de Noël, la fin des rancœurs.
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UNE THEORIE GEOPOETIQUE
La partage des théories échafaudées, des saveurs des recettes d’ailleurs, des dictons de bon sens
Le jeu des rimes avec les villages, le début des textes des cartes postales, une histoire de sol qu’on ensemence,
La carte du département, les contes et les sorcières, c’est de la géographie à plat, des sillons des lignes qui dansent.
Un embarquement immédiat pour le voyage, un hameau où les bois sont indiqués, un village de perdurance,
De petites routes où l’on peut se perdre, un centre-ville détaillé, une agglomération sans errance,
Le repérage des bâtiments en rouge, des espaces en vert, des plans d’eau en dormance,
Un guide qui emmène un groupe, un parc paysager, un golf, une fonderie d’appartenance,
La bienvenue traditionnelle quand le passé est figé, le présent en bienséance,
Un labyrinthe de routes greffé d’anecdotes et de produits du terroir, une légende de bienfaisance,
De quoi lire, de quoi noter, apprendre, se divertir, convertir en survivance,
La nature perpétuelle, les fleurs, un hier de nostalgie, de transhumance
En flânant dans les pages, l’almanach rapporte du souvenir, des connaissances,
Un loin qui n’est pas si loin, un terre à terre, un jeu géographique, la mémoire liste toujours ses doléances.
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L’ENQUETE D’ECRITURE
La délicatesse de l’écrire au hasard d’une nécessité voilée,
Le jeu graphique de la mémoire forme l’écriture messagère
L’intention de l’artiste est toujours de simplifier,
S’affranchir de l’accessoire vers la réduction, vers la lumière.
Ecrire, c’est former des lettres qui font des souvenirs,
Demander à l’écriture de transmettre un symbole
Un dessein de texte composé, un relief donné pour s’affranchir
Griffonner un abécédaire dans une antique bibliothèque en farandole.
L’invitation à l’histoire, l’impression d’un illustré, la rédaction d’un journal,
La prière aux poèmes, la quête du roman, la structure de la transcription
L’unique voyage en lignes, un réseau de zigzags, un marque-page amical
L’instinct produit le motif, la touche l’insolite, le fond, la réalité et l’équilibre, la précision.
Le carnet du personnage et son cadre intérieur,
L’ombre et la lumière que l’on devine sur la photo,
Une description en trompe-l’œil, un style en profondeur,
La nuance à histoires multiples, les thèmes rassembleurs, des indices a contrario.
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LE TEMPS
La rupture de la fréquence perpétuelle,
C’est comme un cycle qui fait tourner en rond les hirondelles,
Une encyclopédie de la séquence, de l’apparition éternelle,
Une germination de nouveautés, une floraison de solstice, pulsionnelle.
Le malentendu qui sait résoudre les avancées,
Toutes les solutions cachées, les trouvailles d’un siècle juste né,
Cache la révolution concernée, les questions de toutes les saisons fermées,
Le renouveau et la résolution, comme armes à recoudre, décadenacées.
Reste à savoir le temps qu’il fera demain !
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ALLEZ !
Allez ! Escalader, gravir, projeter, avancer,
Allez ! Souligner, trier, planifier, quitter,
Encore un autre monde créateur, une autre fièvre rituelle, un programme désiré.
Toujours relier le Pont-Neuf et sur l’échéance, des vies, gagner.
Allez ! L’éclosion prochaine d’une envie, d’un désir, dans un bain de temps,
Allez ! Les termes longs ou courts, et le passé échu et le futur déchu, affluents du présent,
Encore un cycle novateur, une cible vivante, un projectile menteur, un ciel d’antan,
Toujours en tête un projet, en marche une fanfare, en cœur un aimant.
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CHEMINS DE TRAVERSE
Quai du Bois qui vole, on se moque des antiquités
On fait des flaques des rivières, de Vénus une éternelle clarté.
Rue du Théâtre de bois, on est maître de son temps, professeur des années
On balise les chemins de torches, de décembre à février.
Place de la Côte est, on craint le soir tombant, l’océan de pleine lune
On accompagne de son souffle la brise orientale, la falaise de feu, les lumières sur la dune.
Boulevard de l’Espace, on accueille le ciel limpide, juste en dessous de la capitale commune
On découvre des palais, les ors, les richesses, le rayon de soleil, pour toute fortune.
Chemin des Planches, on joue la mélodie commode de la méthode,
On trouve un remède efficace contre les questionnements, l’ordre de la logique à la mode,
Route de l’Espérance, on connaît l’emploi des outils, le climat des antipodes,
On a une manière de croire motivante, le nez à la fenêtre des possibles comme à celle d’une pagode.
Ruelle de l’Univers, on devient de fait colporteur du présent
On quitte l’occident pour rejoindre serein son orient,
Impasse des Silences, on goûte aux secondes, au vacarme précédent tout néant,
On sait qu’on est chez soi, tout reste à faire, marche en avant.
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OBJECTIF
Faire la part belle aux départs,
A force de climats, aller de l’avant
Un esprit personnel, des brins d’herbe comme sentiment,
Atteindre son brut, à dessein, servir l’art.
Faire le point net sur l’objectif,
Dire salut aux lanternes, oser les révolutions,
Elaborer, construire toutes les destinations,
Focaliser sur les traits, oser le narratif.
Se faire tout petit dans le monde clair-obscur,
Choisir son chemin, relier les points, tracer la route,
Son baluchon léger comme un cœur sans doute,
S’asseoir sur la margelle et sourire au présent, sans armure.
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LA MACHINE A REVER
La machine à rêver fait avancer les initiatives, évoluer les opportunités,
Elle réalise des choses bien construites, d’une extrême beauté
Surtout à l’écrit, suivant l’usage, elle pense par elle-même, toujours fière de sa journée
Le soir s’endort sans faire attendre sa réponse, sans destination présagée.
Elle sait tout de la création et sur l’extrême bord du rivage
Du lendemain, de l’époque du printemps, de l’oubli des mirages,
La fenêtre ouverte pour savoir être réaliste, innover dans l’esprit des sages,
La question est curieuse, les réseaux secrets, la bienvenue un adage.
La machine à rêver a choisi d’œuvrer en silence,
De réaliser la lutte, de franchir les ponts, de séquencer les ambiances,
De comprendre le temps, de ne pas se figer, d’accélérer le pas, du sens,
Et se prendre par la main, il est grand temps de vivre, son existence.
MURIEL CAYET – Janvier 2017
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