Ajouté le 11 nov. 2016
AUTOMNE D’ASIE
Automne d’Asie dans son ambiguïté
Quand les adeptes des images s’offrent de l’inédit
Marchant de Morgat à la brume vers les vitraux sacrés
Un panorama sous les pieds en guise de tapisserie.
La bibliothèque des voyages à l’honneur
Quand les portraits s’incarnent en porcelaine,
Il est temps de quitter les mouvements d’humeur,
Pour le Népal, et ses hauteurs à perdre haleine.
Automne d’Asie, naturellement, une conception éternelle,
Quand en moine on observe le phénomène,
De l’arrêt des pendules, de la course sempiternelle,
Pour poser le temps, comme on dépose les chaînes.
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REVE
Endormie au clair de la lune,
Elle rêve d’une cathédrale,
D’une colombe dorée, d’une rosace en épi de blé.
Perdue dans une chambre sans lune
Elle détruit les colonnes
D’un temple oublié, au pied du village, d’une prière étoilée.
Silencieuse sous son toit de lune,
Elle fuit les ombres,
D’un Paris sans pluie, sans réverbères, sans cheminées.
Morte dans une chambre, pleure la lune
C’est le matin, elle quitte son ciel,
Sans regret, sans semonces, sans amertume
Tout doucement, d’un pas mesuré.
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UN BUREAU A SURPRISES
Un bureau à multiples surprises, c’est le clou de la donation : en palissandre de Rio, avec table à dessin et trois tiroirs en ceinture,
De bilans positifs en manuscrits grimés, il porte l’histoire de la famille avec ses coins ajourés, ses ornements, ses armatures,
La collection sans concession de stylos, de plumes, de coupe-papiers, alourdit les coffrages, charge les rails, participe à l’usure,
L’invitation au voyage intérieur, embarcation statique, stratifiée au Brésil, domiciliée à Saint-Gournay, assemblée à quelques encablures,
Cette semaine à Paris, il quittera le catalogue de la vente des Geoffroy, tout comme les rares sculptures,
- des maîtres anciens - oubliées dans quelque grenier frigorifié, derrière le silence des murs,
Panorama de deux cents ans animés de modelage, de peinture, de quête en écriture,
Le trompe-l’œil en beauté cachée, comme les secrets de ce bureau à multiples surprises, en murmures.
Muriel CAYET - Novembre 2016