Ajouté le 17 nov. 2003
Discours du vernissage du 7 avril 2007
par Gérard Alexeef directeur de la galerie Art et Culture à Saint-Marcel
Muriel Cayet, dire comme certains qu'elle est multidisciplinaire tant elle s'est professionnalisée dans diverses techniques d'expression telles la littérature, la peinture, la pédagogie ou encore l'art-thérapie, cela relève d'un esprit à tiroirs qui n'est pas dans la réalité de son cheminement mental.
Il est vrai que cela m'implique dans une analyse qui m'est propre, mais que j'espère, elle le dira, au plus près de la gestion du monde qui est le sien.
Peindre n’est-il pas écrire, écrire avec un graphisme approprié à une expression exploitée par les grands coloristes qui permet d’apporter un complémentarisme à l’écrit conventionnel permettant un autre imaginaire.
Ou bien écrire, c’est offrir à la peinture des axes de lecture autrement exprimés, offrant ainsi dans la lecture d’une toile, des sensibilités auxquelles notre propre culture ne nous permet pas d’accéder.
Et puis enseigner ou peut-être guider dans la plage de l’écoute et de la compréhension de l’auditeur afin qu’il puisse puiser dans les directions diverses son propre espace et la cohérence d’une expression qui devient artistiquement son identité.
N’est-ce pas dialoguer, n’est-ce pas s’exprimer dans la même langue, parler dans des idiomes entendus.
Muriel Cayet n’est pas à travers mes réflexions, cette intellectuelle universitaire, qu’elle est malgré tout, mais une artiste cérébrale, une artiste dans la définition la plus exacte du terme.
Elle fait partie d’un monde qui est pour la plupart d’entre nous ou inaccessible, ou qui peut paraître déroutant, tant les repères d’intégration à nos sociétés nous ont forgé un esprit parfois trop rationnel, occultant les composants mêmes et les valeurs qui jusqu’à l’autocensure, nous font croire que l’art est métrique, construit, défini et à sa place quand en fait, c’est dans l’art que se construit notre esprit et ici dans les peintures que je ressens instinctives. Cela, je l’ai lu dans les œuvres de Muriel, mais ce monde instinctif dans lequel j’ai cru la trouver, est-ce bien l’espace dans lequel elle vibre ?
Enfin, s’il m’a été permis de me fourvoyer, elle a su me captiver, elle a su me permettre de me regarder, de m’écouter. Eh oui, l’art-thérapie, la peinture, la littérature, chez elle sont viscérales, vraies, uniques et appauvrissent tous les superlatifs qui risqueraient d’imposer des comparatifs inappropriés et des plus inadaptés dans la traduction de sa peinture et de son mental qui déchire le voile que la culture du visuel commun nous impose.
Pour moi, sa peinture se regarde l’esprit ouvert, le regard avivé et puis les yeux fermés.
Merci Muriel de m’avoir tant apporté, tant donné et je te prie de croire que si aujourd’hui j’ai grandi, cela laissera une trace indélébile dans le long chemin de la définition de mon Moi.
Muriel, au nom de tous, merci encore pour ton être et de si bien le dire.
u Article Artzoom
Muriel Cayet, artiste multidisciplinaire et art thérapeute utilise l’art comme moyen d’expression mais aussi afin de développer une certaine ouverture chez les gens qui ont un problème de communication, tels que les autistes. Auteur d’une quinzaine de livres, notamment des nouvelles, romans et biographies, elle a publié bon nombre d’œuvres chez qu’on peut visiter sur Internet. Dans son entrevue avec Art Zoom on y découvre une femme aux multiples talents, humaine et attachante. On pourrait qualifier Muriel Cayet de « compagne de voyage » car l’art thérapie est un geste d’accompagnement à la création. « Peindre, c’est se créer soi-même », dit-elle dans l’entrevue qu’elle a accordé à Art Zoom en parlant de l’acte de peindre ; de créer. L’absence de préméditation dans son acte créatif laisse à penser qu’il y a un besoin vital derrière cela. Pas seulement en ce qui concerne la peinture mais aussi pour l’écriture. C’est un besoin immédiat à satisfaire. C’est en effet de cette manière que l’artiste perçoit son acte de foi à travers l’art.
Lorsqu’elle parle de l’art, elle nous dit ceci « de la toile blanche, à l’œuvre réalisée, les pensées les plus profondes, les nœuds et les blocages, les désirs prennent forme, remontent à une forme de mémoire vive qui s’exprime par le pinceau, ou les notes, ou l’écriture ou encore les mouvements du corps, mais transformés, sublimés ou encore éloignés ».
Elle nous renvoie à la connaissance de soi, de nos limites, de nos défauts, de la structure même de notre intérieur plus ou moins marqués par la vie que nous véhiculons à travers l’expérience des âges et à travers l’art, qu’il soit peint ou écrit ! « La création quelle qu’elle soit permet de donner un sens à la vie et (…) un sens à la mort... qui n’a de sens que si elle ne représente pas une fin absolue, mais une cessation d’existence, le souvenir, la mémoire, les œuvres demeurant ».
Muriel Cayet passionnée par la création et par la vie est aussi une grande philosophe. Elle avoue d’ailleurs s’émerveiller d’un rien. Elle transforme tout en actions, en émotions, en influx, en énergie de vie…
HeleneCaroline Fournier (Art Zoom)